Pour introduire la thématique du ralentissement, ce que la période estivale nous invite à faire, en plus du texte inspirant de Pascale, nous avons aussi une interview de Rémi Tremblay de la Maison des leaders qui nous livre des messages tout aussi riches.
Par Pascale Dufresne, Leadership inspire
On dit que « La nature a horreur du vide ». Ce principe philosophique et physique appelé « horror vacui », en contexte moderne, est souvent utilisé pour décrire des situations où de nouveaux éléments ou activités prennent rapidement la place de ceux qui ont été retirés ou ont disparu. Je pense que nous, humains, sommes affligés par ce phénomène: Remplir les vides.
Alors que je préparais la semaine dernière ma petite valise pour une escapade impromptue sous le soleil avec mon chéri, j’ai choisi consciemment de laisser derrière moi bien plus que le poids physique; je voulais me délester également du fardeau des « choses à faire » et des choix incessants.
Ce n’était qu’une petite semaine, mais je pense que les systèmes et structures enracinés, que nous avons nous-mêmes créés, bien qu’ils soient censés nous soutenir, finissent souvent par nous asservir, nous rendant la tâche difficile de les quitter. J’ai une équipe formidable qui fait rouler l’entreprise et je partais donc la tête tranquille, bien décidée à « ne rien faire » et à décider le moins possible.
A peine arrivés, qu’on nous offre toute une gamme d’activités pour remplir chaque moment de notre séjour. Remplacer « l’agenda du travailleur » par « l’agenda du vacancier », non merci! Nous avons résisté. Rébellion tranquille des décélérateurs!
Ne pas remplir les vides crées par les tâches quotidiennes. Et ne pas non plus succomber à tous les choix qui s’offrent. Car au final, chaque choix, apparemment trivial, (quelle activité choisir, quelle visite faire, à quel resto manger), cela accapare une partie de notre bande passante mentale, transformant des vacances …. en une série de tâches. Alors non merci pour ça aussi!
J’ai donc embrassé la philosophie de « ne rien faire » – expérimenté le repos actif, la détente et la paix profonde qui vient du fait d’être pleinement présent dans l’instant: Lire, en fait, je dirais même, savourer des romans québécois que je voulais lire depuis longtemps, flâner, rester en silence, m’emplir de vitamine D, sentir la chaleur dorloter ma peau.
Nous sommes souvent dans l’esprit du FOMO (Fear Of Missing out).
Et bien, je préfère dorénavant JOMO (Joy Of Missing Out), la joie de manquer, comme principe directeur. Nous sommes ici sur cette terre, non pour échapper à la vie, mais pour la trouver. En choisissant consciemment et intentionnellement à quoi nous engager, nous nous donnons l’espace pour respirer, penser et simplement être.
Assis en contemplation au bord de la mer, au rythme des vagues, le vide n’est pas vide du tout. Il est plein.
Je nous souhaite, individuellement et collectivement d’habiller nos vies de tranquillité, de collectionner les vides remplis de vie, les vides heureux, joyeux.
Que nos vides soient pleins!
Parfois la meilleure décision est de prendre moins de décisions.
Parfois, la meilleure chose à faire et de ne rien faire.